2007 © Richland international hospital
La radio de Luo Cuifen, une chinoise de 29 ans, où l’on peut voir 23 aiguilles logées dans les poumons, les reins et le foie.
L’équipe de l’hôpital pense qu’elles ont été placées dans son corps quand elle était bébé par ses grands parents, qui auraient préféré avoir…un petit-fils.
Il faudra plusieurs opérations pour les enlever.
Depuis plusieurs années la jeune femme souffrait de dépression, insomnie et était incapable de soulever quoique ce soit.
La norme biologique – environ 105 naissances de garçons pour 100 filles – s’applique avec une régularité remarquable partout dans le monde.
Mais dans certains pays d’Asie comme la Chine ou l’Inde, cette norme est profondément modifiée avec un rapport garçon/ fille qui se creuse au détriment des femmes depuis la moitié des années 1980.
En Chine et en Inde, la moyenne est respectivement de 117 et 120 garçons pour 100 filles. En 2000, on comptait 138 garçons pour 100 filles dans les provinces de Jiangxi et Guangdong, ce qui est supérieur de 30% à la norme biologique.
Très souvent les petites filles ne sont pas les bienvenues en Chine et en Inde qui comptabilisent à elles seules 80 millions de femmes manquantes.
La richesse et le développement économique ne diminuent pas la préférence pour l’enfant Mâle. L’utilisation de nouvelles technologies médicales de sélection in utero du sexe de l’enfant ainsi que l’avortement, sont devenues des pratiques très lucratives, ce qui explique pourquoi le déficit de femmes est plus répandu parmi les familles aisées et mieux éduquées que parmi les pauvres.
Le foeticide de filles ou la pratique des avortements sélectifs selon le sexe ainsi que la négligence dans le traitement des petites filles sont responsables de la plus grande partie du déficit.
Mais l’élimination des filles se poursuit après la naissance.
Les méthodes radicales pour éliminer les bébés filles sont l’empoisonnement, l’égorgement, la privation de nourriture, la suffocation et la noyade. Des dizaines de milliers de fillettes non désirées sont abandonnées en Chine. Certaines de ces fillettes sont recueillies par les orphelinats surpeuplés qui ne peuvent s’en occuper de façon adéquate.
Les causes conduisant au meurtre de fœtus féminins sont complexes et reflètent diverses pratiques politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses.
La petite fille a non seulement toujours été traditionnellement considérée comme inférieure aux garçons (elle n’accomplit que des tâches ménagères) mais aussi comme une charge par la dot qui peut ruiner une famille pauvre.
Cette pratique s’est en effet transformée en une méthode d’extorsion des richesses des parents de la fiancée par les parents du marié, laissant ainsi beaucoup de parents de filles endettés.
« Elever une fille, c’est comme arroser le champ de son voisin » : est un raisonnement ancestral profondément ancré dans la population rurale en Chine où les paysans âgés ont pour seul soutien leur fils. Un fils donne au père un meilleur statut social alors qu’une fille est considérée comme une malédiction.
Conséquences
Dans les 20 prochaines années, il y aura dans certaines régions de la Chine et de l’Inde un excédent d’hommes jeunes de l’ordre de 12 à 15% entraînant une pénurie de femmes nubiles, entre 2015 et 2030, il y aura 25 millions d’hommes en Chine sans aucun espoir de trouver une épouse.
D'où les conséquences suivantes :
* une augmentation importante des agressions et du crime organisé
* une hausse des viols et autres formes de violence contre les femmes
* un risque d’abus de drogues et d’alcool
* une situation où tous les hommes de la famille partagent la même femme.
* les femmes étant considérées comme des objets, enlèvements et trafic transfrontalier de Filles.
On assiste donc à un autogénocide des populations misogynes, mais il faudra sans doute des générations pour changer les mentalités.