Le vaccin contre le VPH et les
condylomes
Est-il avantageux de vacciner contre le VPH
une femme asymptomatique dont le
partenaire a développé des condylomes?L’infection au virus du papillome
humain (VPH) est associée à un lourd
fardeau de morbidité. Les deux types
oncogènes les plus fréquents du VPH
(16 et 18) occasionnent près de 70 %
de tous les cancers du col, tandis que
les types non oncongènes (6 et 11)
causent environ 90 % de tous les
condylomes génitaux.
À ce jour, les essais cliniques sur le
nouveau vaccin quadrivalent contre le
VPH n’ont ciblé que des jeunes
femmes (de 9 à 26 ans), mais d’autres
données préliminaires indiquent que
le vaccin pourrait aussi être efficace
chez les jeunes hommes.
Le Dr Darron Brown, professeur
titulaire de médecine, de microbiologie
et d’immunologie à l’Indiana
University School of Medicine, rapporte
que le vaccin quadrivalent s’est
avéré efficace à 97 % contre l’apparition
de lésions cervicales intraépithéliales
(CIN) de grade 1 ou plus
et à 95 % contre les condylomes
génitaux et les néoplasies vulvaires ou
vaginales après un suivi moyen de
24 mois.
Le 13 octobre 2006, la Société des
obstétriciens et gynécologues du
Canada (SOGC) a fait une déclaration
encourageant ses membres à adopter
une démarche proactive en ce qui
concerne l’éducation des patients à
propos duVPHet à fournir des renseignements
sur le nouveau vaccin. Le
vaccin est plus efficace lorsqu’il est
administré aux jeunes femmes avant
le début des activités sexuelles.
Toutefois, le vaccin est également
recommandé pour les femmes déjà
actives au plan sexuel. On devrait
aviser les femmes de cette catégorie
que le vaccin pourrait être moins efficace
si elles ont déjà été exposées au
VPH.
Selon le Dr Brown, nous n’avons
aucune donnée montrant que ce vaccin
exerce un effet thérapeutique,
mais on peut tout de même le donner
à des femmes sexuellement actives ou
ayant des antécédents de dysplasie
cervicale. Nous savons que chez les
femmes infectées par l’un des types
deVPH, le vaccin offre tout de même
une protection contre les autres types
de VPH. Étant donné qu’environ
seulement 50 % des femmes ont une
réponse anticorps à une infection
naturelle par le VPH, la moitié des
femmes infectées par le VPH
demeurent à risque de récurrence si
elles sont infectées de nouveau par le
même type de virus que les types
contenus dans le vaccin. Il termine en
disant que si le vaccin quadrivalent
pouvait stimuler l’immunité, il pourrait
également offrir une protection
importante contre les épisodes futurs