rassemblement des etudiants en medecine le 10/01/09

L’inquiétude terrasse les étudiants en médecine. Face à la détermination des maîtres assistants, des professeurs et docents en sciences médicales qui sont en grève depuis le 3 janvier, leur crainte d’une année blanche se renforce de jour en jour. Il faut dire que leur planning d’examens est sérieusement perturbé. Et pour cause, à Alger comme partout ailleurs, les professeurs ont complètement boycotté les examens. Les facultés des sciences médicales demeurent aujourd’hui encore paralysées. Plus de cours et plus d’examens, les étudiants en médecine attendent toujours une improbable reprise. Cette dernière est, semble-t-il, renvoyée à une date inconnue. Et cette situation prévaut dans toutes les wilayas du pays. Le taux de suivi de cette grève, qui touche uniquement le volet enseignement, à savoir les cours, les travaux dirigés, les travaux pratiques de graduation, de post-graduation, les examens de graduation, les jurys du DEMS, de maîtrise d’assistanat, de docentat, ainsi que de professorat, a battu tous les records. Dans ce contexte, le bras de fer qui oppose les syndicats de la santé à la tutelle risque de prendre beaucoup plus de temps puisque aucune suite favorable du ministère de l’Enseignement supérieur n’a été fournie à leurs revendications. Rencontrés au CHU de Bab El Oued, des maîtres assistants nous ont fait part hier de leur résolution à aller jusqu’au bout de leur protestation. «Nous ne reculerons jamais. Cette fois-ci, il faut qu’on aille jusqu’au bout de notre grève. S’il faut se lancer dans une année blanche, alors nous le ferons sans regret. La coupe est pleine et nous n’avons plus rien à perdre. Les injustices que nous subissons doivent cesser», témoignent-ils d’une seule voix. Nos interlocuteurs ne regrettent en fin de compte qu’une seule chose : les malheureux étudiants qui sont pris en otages. «Nous comprenons leur angoisse. Nous nous inquiétons beaucoup pour eux. Mais nous leur avons bien expliqué que cette impasse ne relève guère de notre ressort», confient-ils encore. Convaincus et persuadés de la justesse de leur cause, les maîtres assistants, les professeurs et docents en sciences médicales n’en peuvent plus d’évoluer quotidiennement dans un milieu hospitalier où les conditions de travail ne cessent de se détériorer. A les entendre, beaucoup d’entre eux seraient prêts à quitter carrément leurs fonctions dans les hôpitaux si leur tutelle s’entête à faire la sourde oreille. Rappelons enfin que les syndicalistes du secteur de la santé revendiquent, à l’instar de leurs collègues des syndicats autonomes de la Fonction publique, la reconnaissance des organisations syndicales autonomes en tant que
partenaire social à part entière. Ils exigent aussi la révision de la grille des salaires et du point indiciaire. Il est à signaler également qu’une grève générale, orchestrée par tous les syndicats autonomes de la santé, est prévue à travers tous les hôpitaux à partir du 17 janvier. Celle-ci devrait toucher de plein fouet l’ensemble du système de soins. C’est dire que le secteur de la santé en Algérie continue de sombrer dans la crise et l’incertitude.


Source : http://www.latribune-online.com