Il y a 150 ans, jour pour jour, le 25 juin 1857, la soldatesque coloniale donnait l’assaut à la puissante confédération des Ath Yenni, située à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, dernier rempart, pour le parachèvement de la conquête de la Haute Kabylie, demeurée impénétrable 27 ans après le débarquement français en Algérie.
Pour les besoins de la prise de cette forteresse des Ath Yenni, et la destruction de ses fabriques d’armes servant également d’orfèvreries pour la confection de bijoux, le maréchal Randon avait mobilisé un corps expéditionnaire de 15 000 soldats et un commandement, placé sous son autorité personnelle, composé de six généraux, selon le témoignage de l’écrivain Emile Carrey, dans son ouvrage « Récits de la Kabylie-la conquête de 1857 ». C’est au lieu-dit Agouni, à mi-distance entre les villages d’Aït Lahcène et d’Aït Larbaa, que s’est déroulée en ce jour une âpre bataille entre l’ennemi et les résistants autochtones appelés les « Imseblane » (les volontaires de la mort), réputés pour leur ardeur au combat. Les combattants tombés au champ d’honneur lors de cette bataille furent enterrés à Agouni.
En hommage à ces vaillants résistants, une stèle à été érigée en ce lieu. La cérémonie de son inauguration, coïncidant avec la célébration du 150e anniversaire de la résistance populaire de la Kabylie contre l’occupation coloniale, s’est déroulée en présence des moudjahidine, des membres du comité d’organisation de cet évènement, des autorités locales et des citoyens, venus nombreux pour se souvenir et se recueillir à la mémoire de leurs aïeux résistants.
Pour souligner le lien et la complémentarité entre les différentes étapes de la Révolution, depuis 1830 à 1962, un citoyen d’Ait Larbaa a tenu à remettre, en cette occasion, au musée du Moudjahid de M’douha, une photo d’un chahid de la lutte de libération nationale, le capitaine Hamel Lounes dont l’arrière grand-père, Mohand Arab, fut parmi les résistants ayant trouvé la mort lors de la mémorable bataille du 25 juin 1857.