Une insuline produite à partir de carthame génétiquement modifié bientôt sur le marché? Une insuline produite à partir d'une plante génétiquement modifiée (plante dans laquelle une gène humain a été conféré à une plante génie génétique) pourrait être sur le marché d'ici 3 ans selon les déclarations d'une société de biotechnologie canadienne.
La société SemBioSys, basée à Calgary, avait déja annoncé en juillet 2006 être parvenue à produire une molécule d'insuline parfaitement authentique et commercialement viable à partir du carthame. L'insuline est extraite à partir des graines de la plante.
Le carthame "OGM" est actuellement cultivé, à titre d'essai, au Chili, aux Etats-unis et au Canada. La culture est faite "hors saison" afin de limiter le risques dissémination dans l'environnement du gène introduit. Des essais cliniques sont prévus pour la fin de l'année.
L'insuline humaine synthétique destinée à la commercialisation est généralement produite à partir de la levure (Saccharomyces cerevisiae) ou la bactérie Escherichia coli.
La demande en insuline va exploser
La demande en insuline dans le cadre du traitement du diabète serait, selon SemBioSys, de 6000 kg, représentant un marché de 3.7 milliards de dollars. La demande devrait s'élever à 12 000 kg d'ici 2012, le nombre de personnes souffrant du diabète augmente de façon inquiétante. On n'hésite plus à parler de proportions épidémiques ou pandémiques même. 200 millions de personnes en souffriraientt actuellement contre 30 millions en 1985, les projections suggèrent que 370 millions de personnes seront touchées en 2030. Vieillissement de la population, surpoids et obésité, style de vie sédentaire sont les principales causes de cette augmentation.
En outre, les modes d'administration alternatifs (inhalation, voie orale) contribuent également à l'augmentation de la demande puisque 5 à 10 fois plus d'insuline sont necessaires pour une efficacité similaire à l'injection
SemBioSys pense réduire les couts de production de 40%.
Inquiétudes des associations anti-OGM
Cette annonce soulève cependant de vives critiques de la part des associations et autres organisations anti-OGM. Les risques de contamination de la chaine alimentaire et les effets sur l'environnement seraient trop grand comparés aux bénéfices présentés.