Réconciliation nationale
500 repentis réintégrés au poste d’imam
La plupart, ont été arrêtés «arbitrairement», selon M. Ghalamallah.
Invité de l’émission «En toute franchise» de la chaîne III de la radio nationale, le ministre des affaires religieuses et des wakfs, Bouabdellah Ghoulamlah, a évoqué, tout au long de l’émission, plusieurs questions relatives à la gestion des quelque 15000 mosquées réparties à travers le territoire national et surtout à la formation des imams en poste dans ces mosquées Sur une question de réintégration des imams qui ont été en lien d’une manière directe ou indirecte avec les groupes terroristes, le ministre relèvera «qu’il y a eu la réintégration d’au moins de 500 imams dans le cadre des mesures initiées par la charte pour la paix et la réconciliation nationale». La plupart, dira t-il, ont été «arrêtés arbitrairement». C’est pourquoi, il semblerait que le ministère ait décidé leur réintégration. Car, justifiera le ministre, quand le cas se présente ainsi, la réintégration se fait directement. Mais rassurera-t-il par ailleurs, il n’y a pas lieu d’avoir des craintes du fait que son département «travaille en collaboration avec les services de sécurité dans l’étude des dossiers de ces imams». Le ministre n’a pas précisé l’origine de ces anciens imams qui, aujourd’hui, reprennent du service. On ne sait donc pas s’il est questions d’anciens éléments du Fis, arrêtés et emprisonnés, ou d’ancien membres de groupes armés ayant quitté les maquis, dans le cadre de la concorde civile et maintenus jusque là sous période de probation. La question se pose également sur la qualité de l’enseignement à dispenser par ces 500 imams, et plus encore quant à leur crédibilité par rapport aux fidèles qui viendront les écouter. A supposer que ceux qui ont réellement commis des crimes le regrettent aujourd’hui (on ne les a pas entendu demander pardon, en tous cas), il va sans dire que ce serait, alors, une mission des plus délicate pour que ceux-ci que de s’imposer dans les mosquées où les guerres d’influence entre els associations et les partis politiques islamiste fait rage. Sur ce qui est présenté comme une nouvelle guerre pour les mosquées, justement, le ministre a écarté, par ailleurs, l’existence de courants de tendances Salafistes dans nos mosquées. Mais cela n’empêchera pas le ministre de tirer à boulets rouges sur un nombre d’associations «qui dépassent certaine limites». M. Ghoulamlah s’est montré ferme à leurs égards en affirmant «qu’il faudrait déterminer les fonctions afin de ne pas dévier de leurs fonctions initiales». En guise de solution, il soulignera qu’il attend «la modification de la loi sur les associations». En attendant il confirmera que des instructions inhérentes à la gestion des mosquées sont données. Elles visent à plus de fermeté et ce, en application des lois en vigueur. Rappelant que la mosquée est une institution de la société, il dira que c’est la raison pour laquelle tous les efforts sont déployés pour rendre la mosquée à la société. Ainsi, des stages de recyclage sont programmés pour les imams qui ont déjà reçu une formation. « Ce n’est pas au premier venu de faire imam» a lancé le ministre des affaires religieuses. Et d’ajouter que ceux qui gèrent les mosquées «sont aptes et ils sont désignés par le ministère». Leurs missions se résument à l’orientation, la formation et l’information de la population sur les différentes questions de la vie. Ces formations doivent accompagner l’évolution culturelle, intellectuelle et technologique caractérisant la société algérienne, a-t-il indiqué. Et c’est justement dans ce cadre que des programmes de formation sont programmés afin d’améliorer les imams et les intégrer en profondeur dans la société. Dans un autre registre, l’invité de cette émission a indiqué que la répartition du produit de la zakat a touché plus de 150 000 familles nécessiteuses. S’agissant des micros crédits, il dira que ce sont un millier de jeunes universitaires à qui on a octroyé des aides pour les encourager à créer des petits métiers. En évoquant, en outre, la distribution de sommes d’argent collectés au profit des familles nécessiteuses, le ministre s’est voulu rassurant quand à la remise à main propre de cet argent qui se fait dans une totale transparence. Confiant aussi à l’égard des donateurs pour le quel il les invite à verser leur don dans des comptes.
K. Benarab /Amine B
Le jour d'Algérie, 05 octobre 2006