Je trouve absolument regrettable que beaucoup d'entre vous discutent ici des vices des sociétés occidentales en les comparant à la notre et ce, en passant sous silence la véritable problématique du sujet.
Mustapha, qui a lancé ce sujet annonce la couleur dès le départ en écrivant "Ca voudrait dire qu'elle a eu un rapport intime à 9 ans."
Cette expression de "rapport intime" laisse supposer, à tort ou à raison,
que la personne concernée est consentante, et certains se sont laissés
influencer par cette connotation.
Le fait est qu'une petite fille de dix ans a enfanté et accouché. Les
moyens connus de fécondation sont le coït et la fécondation in vitro ;
cette dernière possibilité est très peu probable dans ce cas, ce qui
nous laisse alors envisager que cette fillette a eu un rapport sexuel.
Là encore, deux cas sont à prendre en compte : le rapport consentant et le viol.
Personnellement, il me semble beaucoup plus plausible que cette fillette ait été violée et c'est d'ailleurs la première idée à avoir frôlé mon esprit lorsque j'ai pris connaissance de cette sinistre nouvelle.
Mais considérons tout de même les deux possibilités.
Si l'on suppose qu'elle a eu un "rapport intime" consentant, on est
spontanément amenés à déplorer qu'une aussi jeune personne agisse de la sorte mais plutôt que de condamner précipitamment son éducation et la
société dans laquelle elle vit, réfléchissons un peu mieux à la manière
dont celà a dû arriver.
Aucun d'entre vous n'a parlé du géniteur.
Il est certainement plus âgé que la gamine, étant donné que les
premières éjaculations apparaissent chez le garçon entre 11 et 15 ans,
et que ses spermatozoïdes ne sont pas assez murs pour féconder un ovule avant qu'il n'atteigne l'âge de 17 ans si je ne m'abuse (je ne suis pas sûr de ce dernier chiffre, mais toujours est-il qu'il faut généralement un délai de quelques années après les premières éjaculations pour que les
spermatozoïdes atteignent leur maturité).
Le "père" est donc forcémént plus fautif de cette aberration que la petite fille, qu'il s'agisse de l'oeuvre d'un adolescent en mal de virilité ou d'un homme plus âgé. Quoi qu'il en soit, adulte ou pas, permettez moi de qualifier cet individu de pédophile.
Aussi, peut-on vraiment parler de consentement à cet âge-là ? Je pense
que non.
Alors toi sissi qui demande si cette pauvre enfant a pensé aux
conséquences de ses actes, au devenir de son bébé, à son éducation etc..., laisse moi te dire que l'évidente réponse (négative) que tes
interrogations appellent se justifie par l'incapacité d'une gamine de
cet âge à avoir un tel raisonnement.
Ce que j'essaye d'expliquer, c'est que même si la fillette n'a pas été "forcée", elle ne peut être tenue pour responsable de cet acte puisqu'elle n'avait sûrement pas conscience de ce
qu'elle allait faire.
Un si jeune enfant est très naïf et influençable.
Certes, tu as raison de dire qu'elle n'est pas apte à accomplir le rôle d'une
maman, mais dis-toi d'abord qu'elle n'est même pas apte à réfléchir à
ce qu'est une relation sexuelle, à voir venir une telle catastrophe.
Pour me résumer, disons que j'affirme que le "père" de l'enfant est
le véritable coupable de cette procréation car forcément plus âgé,
et que la "mère", qui est la victime, n'est pas à incriminer, vu qu'elle ne pouvait pleinement réaliser ce qui lui arrivait.
Je ne renie cependant pas le fait qu'il y a peu de tabous concernant le sexe dans les sociétés occidentales et que cette petite avait peut-être une idée sur la question mais ça ne fait pas d'elle une personne capable de
percevoir le concept d'acte sexuel.
Je ne vois alors pas de grande différence avec un viol au sens où on
l'entend communément, c'est à dire un acte sexuel forcé par l'un des
partenaires et non consenti par l'autre, utilisant la violence, la drogue etc...
La notion de consentement sexuel n'est qu'une ineptie quand il concerne
des enfants.
Ceci ne montre-t-il pas que nos deux éventualités du départ se
regroupent finalement pour n'en donner qu'une ?
Cette petite n'a donc pu qu'être violée, d'une façon ou d'une autre.
Je tiens à préciser que ces deux choses immondes que sont le viol et la pédophilie ne sont pas l'apanage des peuples occidentaux, tout comme l'abstinence sexuelle n'est pas celui de l'Islam. C'est pourtant ce que d'aucuns parmi vous semblent insinuer.
La luxure n'est pas plus un péché dans l'Islam que dans les autres
grandes religions et ce n'est donc pas parce que nous sommes Musulmans que nos moeurs ne sont pas "légères" et que le sujet des rapports sexuels est tabou en Algérie, n'est-ce pas n_zo20 ?
Ce n'est assurément pas non plus pour cette raison que ces d'événements
auraient moins de chance de se produire chez nous.
A mon avis, c'est même plutôt le contraire.
Il y a énormément de situations de viol et de pédophilie dans notre pays, bien plus que selon l'idée susceptible de naître en nous à la lecture des cas recensés par les journaux à longueur d'année.
C'est justement à cause de ces tabous que l'on en parle très peu.
Si les moeurs étaient plus "légères", il y aurait moins de tordus frustrés
qui s'adonneraient au viol et à la pédophilie.
Attention, je ne suis pas en train de suggérer que nous devrions adopter
les moeurs occidentales ; je ne suggère rien du tout d'ailleurs, je ne
fais que tenter d'analyser la situation.
Je suggèrerai des choses une autre fois, sinon ce message risque d'être trop long...
Mais avant d'y mettre un point final, je me dois d'ajouter quelques mots à propos de cette fâcheuse tendance à fustiger ceux qui voient les choses différemment, qui ont d'autres conceptions de la vie.
Gardons nous de juger autrui en mal (est-ce une suggestion
). Nous ne pouvons nous permettre de juger les autres peuples en nous basant sur nos spécificités, nos valeurs.
Ces peuples occidentaux ont plein de vices, d'accord, mais il y
en a également beaucoup chez nous et chez tous les autres peuples.
Nul en ce monde ne peut légitimement prétendre être capable d'évaluer celui où il y en a le moins, ou si l'un est pire qu'un autre.
Tout cela, vices et vertus d'une société, c'est très subjectif.
Il est normal que nous préférions notre société (bien que ça ne s'applique pas à tout le monde), mais elle n'en est pas pour autant meilleure que ses voisines.
Nous sentons souvent de l'incompréhension à l'origine des blâmes dont nous sommes victimes ; admettons que nous non plus, nous ne pouvons toujours comprendre ce qui échappe à notre bon sens, notre sens logique... bref, à nos repères.
Acceptons que de même que nous concevons la vie d'une certaine manière, notre semblable la conçoit autrement.
Cette propension à la stigmatisation rapide est, d'après moi, caractéristique de nous autres Algériens, qui manquons cruellement de tolérance.
C'est bien un de nos gros vices
Au départ, mon objectif était simplement de faire remarquer à la majorité des intervenants de ce sujet que la petite fille dont il est question est plus à plaindre qu'à sanctionner.
Je ne me suis manifestement pas limité à tenter de l'atteindre et c'est en ce sens que je vous remercie pour votre attention qui vous a emmené jusqu'au bout de ce fichu texte !